Le traitement de l’étanchéité à l’air est très important, qu’il s’agisse de travaux de rénovation partiels ou en rénovation globale

Vous trouverez sur cette page des références techniques sur le sujet en fonction des postes de travaux et différentes ressources pour les professionnels et pour mieux conseiller vos clients !

Défauts d’étanchéité à l’air et migration de vapeur d’eau : constats

L’enveloppe d’un bâtiment est constamment soumise à une différence de pression provenant :

  • de l’effet du vent ;
  • du tirage thermique ;
  • de la ventilation ;
  • des équipements de chauffage à combustion (dont l’apport d’oxygène provient du volume intérieur comme les poêles, les cheminées, les chaudières utilisant un
    combustible fossile, …), ou des hottes de cuisine.

Ces différences de pression ont pour résultat des infiltrations d’air extérieur et des fuites, qui induisent :

  • des déperditions (fuites d’air) :
    • Une mauvaise étanchéité à l’air engendre des pertes de 16 à 20 kWh/m²/an,
    • Une fente d’un millimètre dans un pare-vapeur sur 1 m² d’isolant fait diviser par 5 la performance d’un isolant.
  • de la condensation et une mauvaise gestion des migrations de vapeur d’eau ;
  • des pathologies dans les logements ou espaces occupés :
    • dégradation des matériaux (parements, isolants, planchers),
    • dégradation d’éléments structurels ou porteurs : solives en bois ou éléments porteurs de cloisons, joints de maçonnerie traditionnelle, éléments de charpente…
  • des dégradations de la qualité de l’air intérieur :
    • infiltrations de poussières ou moisissures provenant des matériaux des parois ;
    • augmentation ou mauvaise régulation de l’humidité de l’air intérieur ;
    • arrivée de polluants extérieurs et d’odeurs.
  • des pollutions sonores.

Exemples de pathologies

Source : Agence Qualité Construction

Indicateurs et techniques de mesure

Le traitement de l’étanchéité à l’air est à adapter en fonction de chaque poste, des solutions seront donc présentées ici pour résumer les possibilités. Le traitement des interfaces est particulièrement important également, pour cela il est possible de se référer guide TRAVAUX PAR ÉTAPE : les points de vigilance, et à notre page Travaux par étapes et rénovation partielle.

Q4Pa-surf : le débit de fuite à la pression différentielle de 4 pascals (appelé V4) divisé par la somme des surfaces de parois froides hors plancher bas (appelé ATbât).

n50 : le débit de fuite à une pression différentielle de 50 Pa divisé par le volume chauffé. Cet indicateur est utilisé pour les labels Passivhaus, Minergie-P, Minergie-P-Eco ou Minergie-A : il ne doit pas dépasser 0,60 vol/h (ou vol h−1) quel que soit le type de bâtiment.

Un test d’infiltrométrie ou test à la porte soufflante permet de mesurer les infiltrations d’air d’un bâtiment hors ventilation, c’est-à-dire la quantité d’air qui entre dans le bâtiment par des défauts de l’enveloppe (murs extérieurs). Pour effectuer le test, on utilise une porte soufflante que l’on place à l’entrée du bâtiment.

La différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur crée par la porte soufflante permet de mesurer la quantité d’air entrant par les fuites dans un bâtiment et de les localiser (caméra thermique, machine à fumée), pour :

  • détecter des défaut dans l’existant ;
  • détecter des défauts en cours de chantier pour les corriger ;
  • vérifier l’étanchéité à l’air en fin de chantier.

Exigences réglementaires

Toutes les exigences règlementaires en vigueur sont consultables sur le site du Gouvernement :

TOITURES

Combles perdus

La mise en place d’un frein-vapeur au plancher du comble permet de traiter l’étanchéité à l’air. Les liaisons entre les différentes bandes de frein vapeur doivent être soignées en utilisant un adhésif adapté.

Dans le cas d’une dalle en béton, celle-ci étant étanche à l’air, il n’est pas nécessaire de mettre en place un frein-vapeur. L’étanchéité à l’air doit néanmoins être vérifiée et traitée aux endroits des traversées de réseaux (ventilation, électricité, plomberie, fumisterie).

Pour les toitures à fermettes ou des combles donnant sur un faux plafond suspendu, l’étanchéité à l’air peut être traitée avec un frein-vapeur pulvérisable :

Rampants de toitures

Dans le cas des rampants de toiture, le traitement de l’étanchéité à l’air doit être particulièrement soigné autour des éléments structurels de la charpente, il peut se faire avec la pose d’un frein-vapeur du côté intérieur (ou entre deux couches d’isolant à condition qu’au moins 2/3 de la résistance thermique totale reste du côté extérieur pour éviter des problèmes de condensation).

L’étanchéité à l’air aura également pour fonction très importante de protéger les éléments porteurs de la charpente.

Toitures-terrasses

L’étanchéité à l’air est souvent réalisée par la dalle béton. Dans le cas d’une structure bois, une membrane assurera l’étanchéité à l’air côté intérieur de l’isolant, ou en respectant scrupuleusement la règle du 1/3 – 2/3 si c’est nécessaire.

Attention : il est fortement déconseillé de traiter une isolation de plafond donnant sur une dalle par l’intérieur, un traitement de l’étanchéité à l’air pourra éviter des problèmes de condensation, mais des de gros risques subsistes si la dalle exposée à des amplitudes thermiques fortes. Les toit-terrasse en béton sont à isoler en priorité par l’extérieur.

MURS

Murs isolés par l’extérieur

La structure de la paroi peut dans le cas des murs maçonnés assurer l’étanchéité à l’air (béton banché, murs en pierre, en mâchefer ou en pisé). Attention cependant : les murs en parpaings ne sont pas étanches à l’air, celle-ci doit donc être traitée avec des enduits intérieurs, la pose de frein-vapeur, ou des enduits extérieurs.

Murs isolés par l’intérieur

L’étanchéité à l’air aura pour fonction de rendre les isolants plus efficaces en supprimant les circulations d’air mais aussi de réguler les transferts d’humidité dans la paroi : le mur étant dans ce cas du côté « froid » de l’isolant, il est peut être particulièrement exposé à la condensation.

Murs à ossature bois

Ce mode constructif est exposé à de nombreux problèmes d’étanchéité à l’air (ce qui a pu également dégrader d’avantage les isolants) et de manque d’inertie. Un diagnostic poussé pour connaitre la nature et l’état exacts de la structure existante peut être nécessaire.

PLANCHERS

Plancher bas maçonnés

C’est la dalle qui va assurer l’étanchéité à l’air, les traversées de réseaux doivent être particulièrement soignées.

Planchers bas en bois

L’étanchéité à l’air des planchers bas à structure bois peut être traitée avec la pose d’une membrane frein-vapeur ou une dalle en OSB continue.

Planchers intermédiaires

L’étanchéité à l’air doit être très soignée autour des éléments porteurs des planchers intermédiaires pour ne pas les exposer à la condensation, les désordres peuvent être particulièrement importants dans le cas des planchers avec des éléments porteurs en bois :

Étanchéité à l’air sur des parois anciennes

Dans le cas du bâti ancien le traitement de l’étanchéité à l’air doit être effectué en respectant le principe de fonctionnement des parois, qui peuvent transférer de la vapeur d’eau. Pour éviter toutes les dégradations dues à la condensation, la paroi doit être de plus en plus ouverte à la vapeur d’eau vers l’extérieur :

Le traitement de l’étanchéité à l’air peut être effectué avec des enduits, les techniques peuvent largement varier d’une paroi à l’autre et s’adaptent bien à différents projet et types de bâti.

Pour faire des jonctions solides entre un frein-vapeur et des parois maçonnées, des adhésifs spécifiques avec une partie tramée permettent une pose facilitée et durable.

Une isolation de parois anciennes doit permettre de respecter la continuité capillaire de la paroi, c’est à dire éviter des lames d’air ventilées (entre l’isolation et le mur) car elles augmentent le risque de condensation

MENUISERIES

La pose et la qualité des menuiseries sont déterminantes pour une bonne étanchéité à l’air.

Indice d’étanchéité des menuiseries

L’indice AEV indique l’étanchéité à l’Air, à l’Eau et au Vent des menuiseries. L’indice A, se place sur une échelle de 1 à 4, il est recommandé de mettre en œuvre des menuiseries disposant d’un classement A4 pour les meilleures performances possibles.

Pose en rénovation

La pose en rénovation consiste à garder tout ou une partie de l’ancien dormant, dans de nombreux cas cet élément constituera un défaut d’étanchéité important, le traitement peut être plus complexe.

Dépose totale

La dépose totale permet la pose de mousse pré-comprimée, le cordon de mousse doit être parfaitement continu pour éviter des défauts dans l’étanchéité.

La mousse n’est pas un élément de fixation structurel : elle ne garantit pas une solidité suffisante pour maintenir la fenêtre en place, avec le temps, elle se dégrade et peut provoquer des infiltrations d’air et d’eau, et en cas de fortes chaleurs ou de gel, elle peut se rétracter ou se dilater, entraînant des désordres au niveau de la fenêtre. Elle ne respecte pas les obligations d’ancrage : le DTU impose l’usage de fixations mécaniques (chevilles, vis, pattes de fixation), combinées à des joints d’étanchéité adaptés

3 types de calfeutrement « à sec » sont autorisés :

  • le mastic extrudé sur fond de joint ;
  • la mousse imprégnée (la classe 1 permet l’usage seul du produit) ;
  • la membrane d’étanchéité.

Ventilation

VMC simple flux

Ce type de ventilation a besoin d’entrées d’air extérieures pour fonctionner, ce système n’est donc pas performant pour traiter la problématique de manière aboutie. Il n’exclut pas le traitement de l’étanchéité des autres postes de travaux et doit permettre des entrées d’air contrôlées (sur les menuiseries des pièces sèches uniquement).

VMC double flux

La double flux permet un renouvellement d’air suffisant et contrôlé dans un bâtiment ou local étanche, ce type de ventilation permet donc de traiter au mieux la problématique.

Pour que système soit le plus performant possible et permette un bon confort et des économies d’énergie, il doit être mis en œuvre dans le respect des règles de l’art.

Les défauts d’étanchéité n’empêchent pas directement un bon fonctionnement d’une VMC double flux, mais les déperditions crées par des défauts d’étanchéité induisant des pertes de chaleurs peuvent diminuer l’efficacité du système.

Interaction avec l’enveloppe

Lorsque les réseaux traversent le plan d’étanchéité à l’air, la traversée doit être traitée avec du matériel d’étanchéité adapté (manchettes ou enduits adaptés).

L’ensemble du matériel de ventilation (centrales et réseaux) doivent également être traités à l’étanchéité à l’air.

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