Remplacer ses vieilles fenêtres par du double ou triple vitrage performant est souvent le premier réflexe quand on veut améliorer le confort de son logement et réduire ses factures d’énergie. Ce geste est souvent perçu comme simple, rapide et visible. Pourtant, isoler son logement ne se résume pas à changer les fenêtres, et ce poste de travaux fait même parfois apparaître de nouveaux désagréments s’il est fait sans réflexion globale…
Changer ses fenêtres, à quoi ça sert ?
Le changement des menuiseries, lorsque la pose est bien réalisée, va permettre de réduire les infiltrations d’air parasites générées par les anciennes menuiseries. L’amélioration de l’étanchéité à l’air du logement va permettre une réduction des déperditions thermiques, ainsi qu’une amélioration du confort thermique. Par la même occasion, le remplacement de vos fenêtres par du double ou du triple vitrage permettra d’améliorer votre confort acoustique. Le changement de menuiseries participe donc à l’amélioration thermique et acoustique du logement.
Un gain à remettre en perspective
Les fenêtres sont souvent accusées d’être responsables des factures d’énergie élevées et de l’inconfort thermique. Or, souvent, les fenêtres ne sont responsables que d’une petite partie de la déperdition totale d’un logement. Leur part dans la déperdition totale ne dépasse que rarement les 10 à 15%. Dans un logement peu isolé, c’est généralement les murs, la toiture, ou encore les défauts d’étanchéité à l’air qui sont à la source des plus grandes déperditions du logement. Changer uniquement les fenêtres revient alors à colmater une petite fuite thermique sans réparer les grosses brèches.
De plus, le changement de fenêtres peut représenter un coût important selon leur nombre et leur taille, pour un gain parfois limité. Or, les aides financières pour ce seul poste de travaux sont aujourd’hui très réduites : pas d’aides locales, une éligibilité restreinte à MaPrimeRénov’ selon les profils, et un recours aux Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) souvent peu avantageux. Cet argent pourrait donc être plus utilement investi dans une stratégie de rénovation plus globale, qui permettrait non seulement d’améliorer plus efficacement la performance du logement, mais aussi de mobiliser davantage d’aides.
Un effet potentiellement contre-productif
Un logement performant, c’est un logement qui garde la chaleur… mais aussi un air sain, renouvelé et agréable à vivre ! Or, en renforçant l’étanchéité de la maison avec des fenêtres plus performantes, on limite naturellement les entrées d’air non maîtrisées. Résultat : la maison « respire » moins, et l’humidité a tendance à s’accumuler (cuisine, douches, lessive, respiration humaine), tout comme les polluants de l’air (CO2, COV…). Sans système de ventilation efficace (comme une VMC bien dimensionnée), cette vapeur d’eau se condense sur les parois froides… entraînant moisissures, mauvaises odeurs, décollement des peintures, voire dégradation des matériaux.
Dans les cas les plus graves, cela peut impacter la santé des occupant·es : allergies, troubles respiratoires, sensation d’air vicié ou humide. Autrement dit : des fenêtres plus isolantes, sans ventilation adaptée, peuvent nuire au confort et à la santé.
Penser global, c’est agir durablement
Pour une rénovation vraiment efficace, il est essentiel d’adopter une approche globale : commencer par définir les objectifs attendus pour le projet de rénovation permettra de définir une stratégie de travaux pertinente. Ne pas se limiter à la réflexion sur un seul poste, comme les fenêtres par exemple, mais élargir la réflexion à l’ensemble des poste du logement : toiture, murs, sols, ventilation.
Des conseils pour bien faire les choses
Le Service Info Énergie de l’Isère vous propose un accompagnement gratuit, neutre et personnalisé pour planifier votre projet de rénovation. Vous pourrez ainsi déterminer les bonnes priorités, comprendre les liens entre isolation, chauffage et ventilation, et éviter les erreurs coûteuses.