Le plaisir de lire, l’impact en moins !

La fabrication et l’acheminement d’un livre représentent 40 % de son impact environnemental : c’est le premier levier pour baisser les gaz à effet de serre (GES) liés au secteur de l’édition. Mais de la forêt à la lecture, chaque acteur·ice à un rôle clé pour que l’accès aux œuvres reste possible, avec plus de sobriété énergétique. Une multitude de livres dorment bien souvent dans les étagères des foyers français. Probablement plusieurs d’entre eux n’ont d’ailleurs été lus qu’une fois !

En 2023, le Conseil National du Livre annonçait que les alternatives à l’achat du neuf (occasions, cadeaux reçus et prêts) avaient nettement progressait : une bonne nouvelle quand on sait qu’acheter un livre d’occasion génère 3,5 fois moins de GES qu’acheter un livre neuf. C’est aussi un signe encourageant qui indique que la seconde vie, le partage et la mutualisation se font petit à petit une place dans les habitudes de consommation des lecteur·ice·s. Une approche écologique et économique sur un bien qui, même d’occasion, présente une qualité souvent peu dégradée dans la majorité des cas.

S’interroger sur son besoin, en l’occurrence la fréquence d’usage, reste un basique. Pour un ouvrage publié il y a 1 an ou plus et qui sera lu rarement, il est possible de se tourner vers sa bibliothèque ou médiathèque municipale dont l’abonnement est très accessible. On pourra même y emprunter d’autres objets culturels comme des DVD, des jeux vidéos et leurs consoles, des CD ou des jeux de société. Demander à ses proches, ses ami·e·s ou ses collègues est une autre option : peut-être possèdent-ils·elles le titre tant recherché ! L’occasion est aussi une bonne piste entre les librairies qui proposent de plus en plus de rayons dédiés, et les sites spécialisés en ligne.

Le neuf chez son·sa libraire indépendant·e du coin reste malgré tout essentiel pour se procurer un livre sorti récemment, consulté souvent ou difficile à trouver car spécifique. Le conseil et les échanges avec des passionné·e·s en plus !

Pour celles et ceux qui apprécient flâner entre les rayonnages sans idée précise, les associations comme Emmaüs, les ressourceries et les recycleries sont de véritables lieux pour se faire plaisir. Dans un autre style, les brocantes permettent parfois de faire de jolies trouvailles tout comme les bourses aux livres. Enfin, de nombreuses boîtes à livres fleurissent un peu partout, en ville comme à la campagne : dans une ancienne cabine téléphonique, sur la voie publique dans un contenant fabriqué pour, adossées à des arbres…Telle une chasse au trésor, il faut ouvrir les yeux autour de chez soi lorsqu’on emprunte ses chemins du quotidien pour les repérer.

Une fois le livre lu, ces mêmes canaux deviennent un moyen pour revendre, prêter ou donner les ouvrages dont on ne veut plus. Et pour les œuvres qui ne trouveraient aucun repreneur, la créativité peut prendre le relai pour les détourner de leur usage premier selon les principes du recyclage et de l’up-cycling : les pages deviennent des emballages cadeaux, du mobilier est ré-inventé, des origami prennent vie…