04 76 14 00 10

Des conseils gratuits pour vos économies d'énergie

du lundi au vendredi de 09h à 12h30 et de 14h à 18h

Démarchage abusif : le cas des panneaux solaires

Cette énergie renouvelable très en vogue est malheureusement souvent citée lors d’articles ou de reportages sur les démarchages abusifs.

Quel est l’intérêt des panneaux solaires ?

Il existe deux types de panneaux solaires, les panneaux solaires thermiques destinés à la production d’eau chaude (eau chaude sanitaire ou chauffage) et les panneaux solaires photovoltaïques destinés à la production d’électricité. C’est bien de ces panneaux que l’on parle en général lorsqu’il y a démarchage.

Dans cet article nous aborderons uniquement le solaire photovoltaïque raccordé au réseau d’électricité

Les panneaux solaires photovoltaïques permettent de produire de l’électricité que l’on peut utiliser de différentes manières :

  • Vente de la totalité : vente totale de toute la production. (réinjectée sur le réseau ENEDIS)
  • Autoconsommation totale
  • Autoconsommation partielle avec vente de surplus

Le principe de cette dernière option consiste à consommer une partie de l’électricité produite chez soi pour les besoins du foyer (autoconsommation) et de vendre le surplus en réinjectant sur le réseau Enedis les kWh non consommés. C’est sur ce type d’installation que les démarchages sont les plus fréquents.

Extrait du site Photovoltaique.info

Dans le cadre de l’autoconsommation avec vente de surplus le coût du kWh revendu est de 0,10cts €/kWh alors qu’il coûte aux alentours de 0,17cts€/kWh à l’achat. Dans ce cas de figure il est important de bien dimensionner les panneaux pour ne pas produire trop par rapport à ses besoins et se retrouver à revendre en réinjectant sur le réseau l’essentiel de sa production.

Dans quel cas peut-on parler d’arnaque ?

Les démarcheurs ont tendance à proposer une installation de panneaux solaires surdimensionnée par rapport aux besoins réels du foyer (avec un coût onéreux). Bien souvent l’interlocuteur donne uniquement un montant qui correspond à un reste à charge pour l’acheteur sans détails et réelles explications techniques.

Pour information, en Isère le coût moyen posé d’une installation de panneaux photovoltaïques se situe entre 2500€ et 3000€ par kWc soit à peu près 9000€ pour 3kWc (hors cas spécifiques, qui pourraient engendrer un surcoût). Donc lorsque des installations à puissance équivalente sont proposées à 15000€ et plus il faut être vigilant.

Ensuite les démarcheurs argumentent coûte que coûte en disant que la revente de surplus d’électricité couvrira l’investissement de départ et qu’il existe des aides financières…

Aujourd’hui nous pouvons déjà affirmer qu’il n’y a pas d’aides financières autres que la prime d’investissement. Celle-ci varie selon l’installation mais globalement se situe entre 1000 et 1300 euros (cf schéma ci-dessous : 0,43 euros/Wc x Puissance installée). Son versement est étalé sur 5 ans.

Donc lorsqu’un démarcheur parle d’une aide financière (par exemple Ma Prime Rénov) c’est probablement qu’il utilise l’aide dédiée à un autre équipement qu’il veut vous proposer. Cela peut être une Pompe à chaleur, ou un chauffe-eau thermodynamique, etc… Mais en aucun cas cette aide concerne directement les panneaux solaires.

Oui, mais ai-je quand même droit à des aides ?

Alors en effet des aides liées à l’installation d’une pompe à chaleur ou autre équipement sont en effet mobilisables mais la question est de savoir si l’équipement proposé en complément des panneaux est vraiment adapté à votre besoin, y avez-vous réfléchi avant ? Est-ce vraiment nécessaire ?

Pour illustrer le type d’abus cité ci-dessus, prenons l’exemple réel de Mr et Mme C. qui ont été démarchés à leur domicile par l’entreprise E.

Le commercial est venu à leur domicile suite à un appel téléphonique effectué au préalable par la centrale d’appel de la société qui promettait un diagnostic et une estimation de l’installation.

Une fois sur place le démarcheur leur a fait signer un contrat d’engagement pour l’installation de 3kWc de panneaux photovoltaïques, d’une pompe à chaleur air eau, et d’un chauffe-eau thermodynamique de 250l. L’argumentation a été de dire que la revente du surplus électrique allait financer cet investissement.

Ils ont également souscrit sans en être conscients à un crédit à la consommation avec un taux d’intérêt de 4,84% sur une durée de 12ans pour une échéance mensuelle de 307 euros sur 156 échéances.

Le montant global de l’investissement s’élevait à 34 800€ TTC. (Après déduction de l’aide financière CEE due au chauffe-eau thermodynamique et à la pompe à chaleur) Pour l’aide Ma Prime Rénov l’entreprise, qui se dit mandataire, aurait fait la demande. (Représente tout de même 6000 euros toujours pour le chauffe-eau thermodynamique et la pompe à chaleur)

Ce contrat a été signé sans volonté réelle de s’engager de la part du couple. Le tout a été présenté sur papier carbone avec différents volets et les montants indiqués sur l’exemplaire laissé au couple sont à peine lisibles.

Une semaine après des installateurs sont intervenus en une journée pour mettre en place tous ces équipements.

Le couple ne souhaitait pas réellement s’engager et le commercial leur a forcé la main. Le coût de l’installation est au moins 10 000 € plus cher que le montant estimé pour ce type d’installation. La demande d’aide Ma Prime Rénov est toujours en cours et le raccordement des panneaux photovoltaïques auprès du réseau Enedis n’est toujours pas réalisé donc il n’y a pas de possibilité de revente de l’électricité produite. Ceci sans compter que l’usage des nouveaux appareils n’est pas adapté aux besoins du couple : chauffe-eau avec un volume surdimensionné, la pompe à chaleur avec le ballon tampon prend plus de place que l’ancienne chaudière gaz, les panneaux solaires sont installés sur un pan de toit mal exposé, etc…

Dans ce cas étant donné que le délai de rétractation de 14j jours ouvrés a été dépassé Mr et Mme C. ont dû faire appel à une association de consommateurs pour les aider et tenter d’annuler le contrat.

 

Pour aller plus loin :